Contexte de l'étude

La recherche scientifique et l’accroissement des connaissances ont un impact très important sur l’évolution de notre société et notre capacité à relever les défis auxquels nous faisons face. Or, le premier outil des scientifiques est leur cerveau et la question suivante peut être posée : la psychologie peut-elle contribuer aux performances des chercheurs? 

Depuis longtemps, des chercheurs en science ont fait état de la survenue occasionnelle d’idées nouvelles inattendues et surprenantes les aidant à résoudre des problèmes de science. De nouvelles idées, des changements de point de vue ou des liens improbables apparaissent à l’esprit durant un moment de loisir, au réveil ou au travail sur un autre sujet. Ces événements sont parfois appelés «moments Eurèka!» et ils participent à l’évolution des connaissances en permettant de résoudre des questions difficiles ou résistantes aux méthodologies d’analyse rationnelles habituelles à la Science. À partir des années 60, des psychologues et ensuite des neuroscientifiques ont étudié ces situations et les ont appelées « insight ». 

Par ailleurs, il existe des approches en psychothérapie qui ont développé des outils qui stimulent particulièrement les insights : c’est entre autres le cas de l’approche de Milton H. Erickson. La question que nous posions plus haut peut alors devenir : pourrait-on utiliser les outils ericksoniens de stimulation de l’insight pour aider des chercheurs en sciences à résoudre des problèmes difficiles, des impasses ou des blocages? Deux essais pilotes de cette méthode, l’un en astrophysique des exoplanètes et l’autre en physique-chimie ont permis récemment des avancées publiées. 

Ce projet de recherche se déclinera en deux parties : la première, grâce à deux questionnaires destinés aux scientifiques de tous domaines, visera à mieux connaître la réalité de l’insight dans la recherche aujourd’hui; la deuxième visera à stimuler l’insight chez des chercheurs volontaires pour tenter de les aider à avancer dans des problèmes de recherches concrets et actuels.

Il sera mené dans le cadre d'un doctorat en psychologie (PhD) à l'Université de Montréal, Canada, par Thomas DAVY sous la direction de Christian VOIROL et David OGEZ. Le titre du doctorat est: "Application des outils ericksoniens de psychothérapie à l'aide è la résolution de problèmes dans la recherche scientifique"